" Jeune et jolie "

Le nouveau François Ozon : « Jeune et jolie ».
Après le film étrange que pouvait être « Dans la maison » avec Fabrice Luchini avec son ambiance psychologique ambigüe, d'un monde de garçons, nous allons passer à un monde de filles.

Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons, qui se découvre au travers de la prostitution.

C'est un portrait intime, une vision de l'adolescence qui se cherche. Ozon ne cherche pas le débat sociologique sur « c'est pas beau la prostitution », « c'est un crime »...
La prostitution est vue ici comme une situation de transgression, cela aurait pu être prendre de la drogue ou autre chose.
L'histoire arrive à être assez réaliste sur les motivations (plutôt vagues mais très compréhensibles) de l'acte, sur les conséquences sur la famille, sur le passage adolescence-adulte.
Mais également touchante tant du côté de la famille que du côté amitié et du côté des clients : on fait le tour quoi.

Rien à dire pour la réalisation, elle est assez invisible et tout au service de l'histoire.

L'interprétation est sans faille : Marina Vacth, un peu plus vieille que le rôle, a peu d'expérience (2 films : « Ma part du gâteau » de Klapish et « Ce que le jour doit à la nuit » d'Arcady ; et surtout du mannequinat) mais une présence certaine, une beauté intrigante (un peu à la Charlotte Rampling qu'on retrouvera dans le film).
On retrouve autour d'elle, Charlotte donc dans un petit rôle mais important, Géraldine Pailhas joue la mère, Frédéric Pierrot, le beau-père.

4 chansons de Françoise Hardy : c'est pas la première fois qu'il utilise cette artiste, les chansons sont ici plutôt bien rapport avec le personnage.

Troublant, intime, un jolie portrait d'une adolescente qui devient adulte de façon inédite (quoique...).
Bon film !!