Damonx
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 21/02/2008
| Sujet: " La danza de la realidad " Sam 14 Sep - 16:09 | |
| Un film autobiographique imaginaire : « La danza de la realidad » de Alejandro Jodorowsky . c'est seulement le 7ème film de ce très grand monsieur de la culture qui a maintenant 84 ans ; il y a 23 ans qu'il n'avait pas tourné. Ce mec est un Artiste (avec un très grand A) qui a touché tous les arts graphiques. Il a quand même créé une monstruosité en BD avec la série de « L'Incal » et ses suites (« Les Technoguerriers ») : un des summums de la SF psychédélique (Au passage, « L'incal » va devenir un objet cinématographique, normalement fait par Nicholas Refn (« Drive », « Only god forgives »). Soit le trip intégral ou le néant, on verra. Sinon notre Alejandro a fait des films qu'il faut voir au moins une fois ; pour le situer, certains diraient qu'il se place entre Kubrick et Fellini (2 folies distinctes) : « El topo », « La montagne sacrée », « Santa Sangre », « Le voleur d'Arc-en-ciel ». le film est l'adaptation du propre livre de Jodorowsky du même nom.
Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.
Le film est un rêve éveillé avec des aspects réels de la vie d'Alejandro et d'autres totalement fantasmés, difficile parfois de faire la part des choses mais qu'importe, c'est un voyage qu'on nous propose et on ne peut descendre du train... c'est donc fou, poétique, cruel, drôle, macabre, graveleux, etc... C'est l'enfance d'Alejandro mais surtout le parcours du père qui rêva d'avoir un destin de révolté idéalisé (le film lui permettra).
Visuellement : maîtrise du cadre (rappelant la BD, normal), décors grandioses presque bibliques parfois, lumière naturelle.
On n'est jamais mieux servi que par soi-même, ses 3 fils sont des acteurs et pleins de gens de la famille occupent divers postes techniques. Son fils ainé Brontis devient le père de Jodorowsky toujours habillé comme Staline, Alejandro est lui-même en tant que narrateur et démiurge de son univers. Le jeu de tous est outrancier mais le monde de Jodo est plus grand que la realidad.
Pleins d'émotions dans ce film peut-être testament (même si...) ; un film surréaliste comme toujours.
Bon film !!!
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